Factuel Au Chaos Communication Congress, la fine fleur d’une communaute des hackeurs tente de defendre un monde virtuel plus equitable.
Non sans peine.
Depuis des annees a peine, Internet devait liberer des peuples, ouvrir l’acces a la connaissance et faire tomber nos barrieres sociales. Depuis quelque temps, ce plan de vol initial et utopique, adapte au rythme d’ingerences etrangeres sur les reseaux sociaux, en proliferation des discours haineux Sur les forums ou d’une collecte sans fin de donnees personnelles, a retourne un coup dans l’aile.
Le Chaos Communication Congress (CCC) rassemble chaque annee en Allemagne et depuis trente-quatre ans la fine fleur d’la communaute des hackeurs d’Europe et de l’univers. Cela l’a a nouveau fera, du 27 au 30 decembre, dans un grand batiment de verre et de metal une banlieue de Leipzig. Oubliez l’image d’Epinal : il n’est ici question d’un homme a capuche piratant des sites Internet au confort obscur d’une chambre d’adolescent. Mais plutot de curieux, de precurseurs, d’insatisfaits, qui veulent decortiquer, demonter et depiauter la technologie Afin de l’aligner favorablement avec leurs ideaux de liberte et d’autonomie.
Comment eviter que les reseaux sociaux ne perturbent les elections ?
Le sujet du role des reseaux sociaux au sein des elections hante diverses pays depuis 2016, date a laquelle la Russie a, selon les autorites et la justice americaine, tente d’influencer le resultat de l’election presidentielle aux Etats-Unis.
Une part de cette operation d’influence a commande la forme de publicites ciblees. Une question que connait tout i fait Damon McCoy, professeur d’informatique a Notre New York University. Lors d’une conference, ce soir a rappele les objectifs poursuivis par l’officine russe chargee d’une propagande virtuel : « decourager le vote de certaines categories d’une population, en particulier des Noirs, polariser le debat et creer le chaos ».
Depuis, une fort forte pression politique s’est exercee sur les principaux reseaux sociaux, en premier lieu Facebook. Ces derniers ont donc ete contraints whatsyourprice match de rendre publiques les publicites politiques et un certain nombre d’informations a leur sujet. C’est une telle transparence qui, suivant le chercheur, permet de mieux saisir les mecanismes de cette nouvelle forme de communication politique et d’en limiter les effets pervers. Une ouverture qu’il aimerait i nouveau plus grosse. Neanmoins, la tache reste ardue : Facebook a deploye des mesures empechant les chercheurs de compiler rapidement et a grande echelle le contenu de ses archives publicitaires. Encore, pointe le chercheur, Il semble encore possible de payer d’la publicite pour des faux comptes. « Facebook ne verifie gui?re l’identite des publicitaires », deplore bien M. McCoy :
« Nous devons continuer a faire pression via eux pour qu’ils ameliorent leurs archives. J’espere qu’ils l’amelioreront afin que nous soyons capable de comprendre les aspects positifs et negatifs des publicites politiques pour l’election de 2020. »
Pour Diego Naranjo, de l’EDRI – une association europeenne de defense des droits numeriques –, il faudra surtout « s’en prendre au modele economique [des belles plates-formes] qui est centre sur l’objectif de generer environ “like”, environ tweets, plus d’engagement ».
Comment reprendre le controle de les donnees personnelles ?
Les fuites de informations personnelles et les scandales lies a notre vie privee se seront enchaines ces derniers mois. Pourtant, le modele economique dominant d’Internet, base via la publicite et nos precisions personnelles, ne parait jamais etre remis en cause.
« Nous devons reprendre possession d’Internet. Il n’y a pas de loi naturelle qui veut que les sites et les applications doivent envoyer des precisions aussi precises a chaque fois qu’on nos utilise ! », a lance Frederike Kaltheuner, de l’ONG Privacy International, en presentant nos resultats d’une etude montrant, une nouvelle fois, l’appetit de Facebook en matiere de precisions personnelles. Elle en appelle aussi aux developpeurs, qui ne doivent « pas transmettre de informations, dont ils n’ont inutile, et donner La selection aux gens ».
L’entree en application du nouveau cadre europeen de protection des informations personnelles, le RGPD, est une source d’espoir Afin de certains. « Vingt annees en arriere, nous n’avions rien. Desormais, nous avons un cadre de protection des precisions vraiment, avec les Gafam [Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft] dans le viseur. Les gens s’eveillent et se sentent concernes », veut croire Diego Naranjo, de l’EDRI.
Faudra-t-il, Afin de reequilibrer la balance entre les internautes dont nos informations sont pillees et des belles plates-formes numeriques, passer via le revenu de base universel ? C’est la these qu’a brievement defendue l’economiste Guy Standing au cours de la conference d’ouverture du CCC. Ce defenseur de longue date du revenu universel estime qu’il pourrait s’agir, entre bon nombre d’autres choses, d’un moyen de denicher du pouvoir concernant « Facebook, Google et les autres qui extraient tant de nous » et cree une richesse dont les citoyens ne voient pas la teinte.
Mes algorithmes sont-ils condamnes a choisir a notre place ?
Le sujet des algorithmes – entendus tel des programmes informatiques autonomes affectant l’environnement de l’internaute ou du citoyen – a egalement ete abordee.
« Ce debat n’est pas encore assez informe », deplore Claudio Agosti, un hackeur qui tente voili plusieurs mois de comprendre comment fonctionne, en detail, l’algorithme de Facebook.
Le souci, explique-t-il au cours d’une conference remarquee, c’est que « nos algorithmes ont la possibilite de prendre la forme de l’oppression. Facebook pourra du jour au lendemain remplacer son algorithme dans une direction qui n’est pas dans votre interet. »
Ce hackeur a donc lance une initiative destinee a comprendre la maniere, dont il organise et offre des contenus a ses utilisateurs, grace a une extension installee avec des volontaires dans leurs navigateurs et Internet qui collecte quelques publications affichees sur le fil d’actualite Facebook.
« Ne supprimez nullement Facebook, donnez la profil a la science ! Votre profil est votre possible unique d’observer le reseau, un point d’observation de choix pour comprendre De quelle fai§on Facebook fonctionne. »