Meandres (projet de court metrage)
Scene 1 : Ciel gris et bas, jardin en gali?re entretenu, deux arbres autour.Un homme, de dos, donne des coups de beche, en de grands mouvements amples. Plan serre, on ne voit jamais sur quoi il tape.
Scene 2 : Ciel gris et bas, dans une route etroite de campagne.Le aussi homme, i chaque fois de dos, pousse une brouette. De la brouette depassent les jambes et les longs cheveux blonds d’une femme. On ne voit nullement le visage. I ci?te, apparait 1 cycliste.
Scene 3 : Ciel gris et bas, via une route etroite de campagne.Le cycliste s’arrete a J’ai hauteur de l’homme qui marque une pause. bdsm.com Le cycliste met le pied a terre et s’adresse a l’homme :
-« Alors, tu as fini avec t’en debarrasser ? », en designant la brouette-« Ben Oui. »
Scene 4 : Ciel gris et bas, dans un champ isole.On voit nos pieds de l’homme et la beche qui s’enfonce en terre. On devine qu’il commence a creuser une fosse pour enterrer l’actrice.
Scene 5 : Dans une salle a manger vieillotte, sombre.L’homme est attable. Cela mange une soupe, le regard dans le vague. On le voit de profil. Le telephone sonne, sur le meuble, derriere lui. Il se saisit du combine.
-« Allo. »-« … »-« Oui, ca recommence, c’est fait. »-« … »-« Je viendrais m’installer chez toi l’annee prochaine, moyen de regler les affaires ici. »-« … »-« A lundi alors. Bonsoir, Maman. »
Je sais.
Consigne – Paysage interieur
Quel est notre paysage interieur ?Lorsqu’on arrive ici, on est frappe par la diversite des paysages. Une plaine s’etend devant nous a perte de vue. A gauche, de hauts sommets enneiges decoupent le ciel azur et sans nuage. A droite, une plage s’etire et au-dela, l’ocean infini. Derriere nous, des collines en pentes vertes et douces.
Ne serait-ce la le paradis ? Pourtant quelque chose nous derange. Si l’on s’enfonce dans les champs, devant nous, on s’apercoit vite qu’on ne foule qu’une culture, parfaite et homogene. Cela manque ici la variete. Tout reste uniforme. Sublimement realise mais absolument conforme a l’idee que l’on s’en fait.
On foule les terres du dieu une maitrise. Tournons-nous maintenant. Mes pics aceres une montagne seront clairement dessines. Aucun mouvement de roche contrariant l’exacte rectitude des parois. Mes flancs seront manges par une foret de sapins epaisse. On apercoit des troncs droits parfaitement verticaux. Bien sur, aucune branche brisee.
A notre gauche, les collines deroulent une pelouse digne des meilleurs golfs. Manque votre bosquet, nullement un taillis qui ne vienne perturber la douceur et l’harmonie des courbes. Pas votre animal qui ne vienne fouler l’herbe grasse.
Sur la plage, nullement une roche. Le sable est fin, blanc. Une rangee rectiligne de cocotiers vigoureux prodigue une ombre bienfaisante. Les vagues se brisent mollement a intervalles metronomiques.
Nous sommes dans un paradis perverti par la perfection. Ce monde a ete construit par la tyrannie d’une idee feroce. Cette idee et sa realite exclusive qui bannit toute fantaisie, toute incongruite, tout accident. L’inutile est une vertu fondatrice. Vertu que le maitre des lieux, extri?mement de le experience navrante et glacante, semble desormais tout decide a eriger en art de vivre.
Consigne – Courir
Ecrire a partir d’un verbe et donner a voir et a sentir.Courir au point de perdre la maitrise. Courir au point que le corps semble se disloquer. Courir au point que la tete paraisse prise dans un etau. Courir au point que les poumons s’enflamment.
Je lei§ons a votre moment-la comme un enfant, nos larmes a toutes les yeux et les poings serres. Je file, debride, tel si chaque foulee etait la derniere. Je cours, debarrasse du mors d’une raison. Devant moi, la perspective floue et vibrante du chemin de graviers. Je sens la fraicheur du jour concernant mon front brulant. Les senteurs printanieres s’engouffrent dans mes narines et inondent ma gorge. Mon c?ur bouscule la poitrine et s’y debat avec l’energie une bete traquee.
Je sens la sueur perler le long ma colonne. J’accelere encore. Les poumons sifflent comme la chaudiere d’une locomotive. Mes bras battent l’air, s’accrochant a une corde invisible. Mes genoux souffrent en silence. Je marche le virage. En contrebas, je le vois qui s’eloigne sur sa mobylette jaune. J’accelere encore. Je ne vois plus rien, le regard beaucoup de larmes ainsi que sueur. Plus que des metres. Je m’arrete brusquement, derape et trebuche. J’ouvre la boite. Il y a quelque chose, au fond. Je plonge le bras. Une composition. Mais Di?s Que me repondras-tu ?